le café de la Régence à Paris


Vers 1740, les joueurs d'échecs quittèrent le café Procope rue de l'Ancienne-Comédie sur la rive gauche de la capitale où ils avaient l'habitude de se retrouver pour s'installer au café de la Régence place du Palais-Royal sur la rive droite.

Le café de la Régence avait été fondé soixante ans plus tôt sous le nom de café de la Place du Palais-Royal ce qui en faisait un des cafés les plus anciens de Paris et avait changé de nom pendant la Régence du prince de sang Philippe d'Orléans intervenue en 1715 après la disparition du roi Louis XIV.

L'endroit devint un haut lieu des échecs avec Kermur de Legal et François-André Danican Philidor qui fut considéré comme étant le meilleur joueur d'échecs de son temps après sa victoire écrasante à Londres en 1747 sur le Syrien Philippe Stamma.

La café de la Régence fut également fréquenté par des personnes de premier plan dont l'encyclopédiste des Lumières Denis Diderot, l'écrivain genevois francophone Jean-Jacques Rousseau, Louis-François-Armand Vignerot du Plessis duc de Richelieu, Maximilien de Robespierre, Napoléon Bonaparte, l'Américain Benjamin Franklin.

Dans Le neveu de Rameau ou La Satire seconde publié à Paris à la Librairie Plon Denis Diderot évoque le café de la Régence en ces termes: (…) Si le temps est trop froid ou trop pluvieux, je me réfugie au café de la Régence. Là, je m’amuse à voir jouer aux échecs. Paris est l’endroit du monde, et le café de la Régence est l’endroit de Paris où l’on joue le mieux à ce jeu ; c’est chez Rey que font assaut le Légal profond, Philidor le subtil, le solide Mayot ; qu’on voit les coups les plus surprenants et qu’on entend les plus mauvais propos ; car si l’on peut être homme d’esprit et grand joueur d’échecs comme Légal, on peut être aussi un grand joueur d’échecs et un sot comme Foubert et Mayot (…).